« Le désert ou la prison » ?
Pour sortir de la violence, le panorama social est scindé. Presque fracturé. Pour les victimes, il y a les associations. Pour les auteurs, c’est le désert ou la prison.
Saisissez « violences conjugales » sur Google et vous devrez attendre la 4e page pour avoir une association qui propose une prise en charge des auteurs. Qui peut aider les auteurs à vaincre la violence qui les habite ? A la soigner ? La canaliser ? Comment faire baisser les armes aux gens dangereux, instables ?
Sans jamais s’éloigner de la violence, l’auteur passe de l’isolement d’une vie intrapsychique tourmentée à une (sur)population carcérale agitée. La chaîne pénale déplace l’auteur violent, l’éloigne et parfois l’enferme. Le soin qu’elle invoque n’a pas toujours de visage.
Pour ce premier « Focus » consacré à la prise en charge socio-judiciaire de l’auteur de violences, l’Association d’Aide Pénale a souhaité interroger des experts (Dr Coutanceau), mettre en valeur des initiatives concrètes et audacieuses (« La main qui a frappé peut apprendre à soigner »), découvrir les approches d’autres juridictions (TGI du Mans) et établir un partenariat avec l’ARILE qui organise des journées de sensibilisation pour l’auteur de violences.
Le 10 aout 2017, dans le cadre de contrôle judiciaire socio-éducatif (article 138 5°CPP), l’A.A.Pé et l’A.R.I.L.E proposeront une journée mensuelle aux justiciables pour comprendre et aborder la violence qui les habite et les marginalise.
Ce « Focus » n’a qu’une ambition : être un relais des initiatives pour l’insertion, une fenêtre sur le grand Paris du socio-judiciaire, un interlocuteur de tous les auxiliaires de justice (magistrats, greffiers, avocats) qui cherchent à donner, à ceux qui le souhaitent, une chance de changer.
Vincent de La Morandière